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BULLETIN NUMERO 36 DU GROUPE AMERICA

Edito

Voilà, le premier bulletin de 2008 paraît enfin et pas en 2009 ! Nous espérons tous que le nouveau départ par informatique permettra de tenir nos objectifs en matière de liaison entre les membres.

Les vœux sont maintenant terminés et passons aux choses plus sérieuses. Vos remarques et le fichier de maintenance montre aujourd’hui un tournant important du groupe : 80 % des membres ont des cichlidés d’Amérique du Sud. Vous avez déjà pu vous en rendre compte, je ne vous parlerai pas de ces espèces car je n’en maintiens pas et à l’époque où j’en maintenais, la télé était en noir et blanc (non, là je blague). Donc si aucun d’entre-vous ne se sent l’âme d’un écrivain, même pour des « bacs qui marchent », vous risquez d’être un peu déçus par les prochains bulletins. C’est vrai également pour le site où je n’ai aucune photo et très peu d’articles sur l’Amérique du Sud. L’appel est donc lancé et nous attendons vos réponses pour Voiteur.

Justement, avez-vous pris la décision de faire le voyage ? Avez-vous réservé ? Nous avons encore essayé de tenir un budget serré pour cette réunion (même si les chambre en internant sont vraiment des chambres d’internat et rien de plus) et c’est l’occasion de rencontrer nos amis du Madagroup et de discuter avec des conférenciers qui vont régulièrement dans les pays qui nous intéressent et pourront vous parler du Mexique et surtout de toute l’Amérique du Sud.

Dernier rappel : les petites annonces ne passent pas sur le site et ne sont envoyées qu’aux membres. De même pour le fichier de maintenance qui ne devrait plus tarder…

Dans le prochain numéro : Voyage en Guyane par Jacky. Bonne lecture et rendez-vous à Voiteur. Bernard et l’équipe d’animation.

Amatitlania & Co

Du nouveau dans la systématique avec deux articles de Juan J. Schmitter-Soto :

  1. A systematic revision of the genus Archocentrus (Perciformes: Cichlidae), with the description of two new genera and six new species (Zootaxa 1603)
  2. Phylogeny of species formerly assigned to the genus Archocentrus (Perciformes: Cichlidae) (Zootaxa 1618)

Ces articles décrivent deux nouveaux genres et six nouvelles espèces dans notre Amérique centrale pourtant en mal de nouveautés. Cela faisait longtemps que ces articles étaient attendus, au même moment que notre bouquin, mais la relecture a pris du temps et ils ne sortent que maintenant.
En résumé, le groupe du nigro s’appelle Amatitlania et l’octo s’appelle Rocio. Il y a aussi quelques nouveautés qui sont présentées un peu plus loin.
Commençons par l’étude phylogénique avec un petit rappel sur les études « moléculaires » qui ont vraiment débuté en 1997 (Roe et al.). Les chromosomes étant au nombre de 48, on voit juste 3 groupes se former suivant le nombre de chromosomes métacentrique (les bras du chromosome sont égaux) ou télocentrique (le nœud est situé à une extrémité) : l’un avec Amatitlania, un avec Hypsophrys – Parachromis – Amphilophus et le dernier avec Cryptoheros – Archocentrus – Rocio (et oui, tous les Cichlidés ne sont pas dans cette liste…). Une discussion est présente sur la problématique du classement par le gène cytochrome b (ce n’est pas un chromosome mais un co-enzyme de la chaîne respiratoire des cellules qui est donc en séquence dans les mitochondries) qui n’est pas représentatif dans les espèces d’Amérique centrale et ne permet donc pas d’aller plus loin. D’ailleurs, les études suivantes se sont généralement cantonnées à l’Amérique du Sud où ce gène est représentatif (sauf pour les espèces colombiennes).

Cette étude propose une phylogénie de 28 espèces hors ADN (avec les classiques formes des dents pharyngiennes, des os de la mâchoire et de la queue mais en intégrant également la forme des intestins comme pour le lac Tanganyika et des papilles génitales) avec des poissons « externes » pour bien valider les filiations : Oreochromis mossambicus et d’autres espèces du groupe monophylétique « Cichlasomine A » (Stiassny-1991) ou Heroini (Kullander-1998) : Caquetaia spectabilis, Amphilophus citrinellus, Parachromis dovii, Parachromis loisellei, Petenia splendida et Tomocichla sieboldii. Ces relevés passent ensuite dans un logiciel statistique PAUP qui valide les groupes dès que l’écart entre-eux est inférieur à 5%. On passe ainsi par une recherche de synapomorphie (caractères partagés par un groupe d’espèces) et d’autapomorphies (caractères spécifiques à une espèces).
Mais la nouveauté de la forme des intestins est un peu passée à côté car nos Cichlidés d’Amérique centrale sont un peu plus « basique » que ceux du Tanganyika. De même, le dénombrement des écailles est un critère passé de mode et maintenu plus en seuil (moins de… ou plus de…) qu’en valeur définitive pour une espèce.

Revenons aux résultats : on note une différentiation forte de Tomocichla (viendrait-il de la deuxième colonisation par l’Amérique du Sud) puis juste après de Petenia (qui est bien présent dans la partie Nord de la région, ce qui donnerait à penser que Petenia et Caquetaia sont juste en convergence mais non issus des mêmes ancêtres récents). Ensuite, les autres espèces (même caquetaia) se différentient sur la m^me branche. Comme les espèces sont très présentes dans la zone centrale qui est géologiquement récente, on a bien un lien fort associé à une colonisation par des ancêtres communs et un niveau de différentiation qui met en amont les espèces plus au Nord (comme Cr chetumalensis et Am nigrofasciatus) par rapport à leurs proches cousins. On pourrait juste regretter de ne pas voir figurer de Nandopsis, de Vieja ou d’Herichthys pour asseoir l’arbre phylogénique et savoir si ces espèces viennent toutes du Nord ou si certaines viennent du Sud.
Tomocichla semble en outre être polyphylétique, T. tuba étant un cas à part mais tout de même très proche du T. sieboldi.
Pour Cr. panamensis, il n’est pas fortement accroché aux Cryptoheros (certitude qui passe de 59% à 77% quand il part du genre Cryptoheros) mais il est en tout cas éloigné du groupe Hypsophrys et ce n’est pas non plus un Tomocichla. Le classement n’est cependant pas très solide Cr. panamensis serait en effet plus proche de Cr. sajica que des autres espèces et bien éloigné de feu Neetroplus nematopus mais en convergence (comme peuvent l’être les Thorichthys et les « Amphilophus » fouisseurs).
Seul hic : comment peut-il être « issu » de Cr chetumalensis (qui est le seul Cryptoheros issu de la zone ancienne) et en diverger aussi rapidement, avant même les espèces du Costa Rica qui devraient pourtant être antérieure si les poissons sont bien descendus dans cette région ?
De plus, autant le lien Cr. spilurus-chetumalensis-cutteri est fort (certitude de 86%), autant les autres espèces semblent plus éloignées entre-elles (certitude de 47% au sein du sous genre Bussingius), certainement à cause du placement de Cr. sajica qui est un peu en dehors des caractères simples de ce sous-genre. De plus, il n’y a pas de lien privilégié dans le groupe Archocentrus – Cryptoheros – Amatitlania par rapport aux Rocio ou Parachromis ce qui casse l’idée antérieure d’un super genre Archocentrus dans lequel on trouverait Herotilapia et Cryptoheros.
Comme toute étude, ce n’est pas la panacée et elle amène autant de question que de réponses.

Mais plus intéressant, l’autre article revient aux clés de différentiation de toutes ces espèces. Je me bornerai aux clés accessibles sans dissection ni microscope.
On commence par les généralités pour les deux genres à venir (Cryptoheros et Amatitlania) : 7 barres sans bande présente et pas d’ocelle sur la queue.
Commençons par les Cryptoheros (pas de barre sur la tête) qui ont perdu le nigro mais gagné des nouvelles espèces et des sous-genres.
Dans le sous-genre Cryptoheros (qui ne possède pas de tache au milieu du corps ni sur l’opercule mais une barre des narines aux yeux, pas de taches noires sur l’abdomen des femelles), on trouve :
Cryptoheros spilurus qui est maintenant réservé à la population du lac Izabal. Il se distinguerait des autres populations par la première barre sur le corps qui forme un Y sans pencher vers l'avant ou qui à minima se divise vers l’arrière et d'une gorge jaune/orange.


Les autres populations, plus au Nord, sont regroupées dans Cr. chetumalensis : la première barre est droite ou peut se rapprocher de la deuxième en son centre mais sans former de Y et reste sur le corps, l'absence de tache noire dans la dorsale des femelles et une gorge blanche ou grise.
Et Cr. cutteri est réhabilité avec sa première et troisième barre bien visible et un abdomen rouge. On ne parle plus du sp. Yojoa qui est donc bien assimilé à Cr cutteri – un peu plus gros mais comme il vit dans un lac...

Seul hic : les « spilurus » décrits sont tous gris ou jaune alors que vivants, on en a des bleu/vert métallique avec les barres peu visibles -> comment les reconnaître ?
Ou alors je n’ai jamais vu de Cr. chetumalensis et donc c’est le Cr. spilurus qui est vert et l’autre qui est « moche ». Mais je n’ai pas non plus vu cette barre former un V sur tous les spilurus, même ceux issus d’une même repro…En photo , les parents du spilurus avec une barre en V. Donc je reste sceptique.

Et quand ils font cette taille…

Et pour le « spilurus » à ramené à l'époque par Uwe Werner du Guatemala (Rio Cienega) ???

Les autres espèces sont confirmées mais dans le sous genre Bussingius (avec Cr. sajica un peu à part), on peut donc juste citer les critères :
Cr. sajica : les barres sont identiques, la 3ème cache la tache.
Pour les autres, on note des points noirs sur l’abdomen des femelles.
Cr. septemfasciatus : l’œil n’est pas bleu métallique, le premier rayon des pectorales est de la couleur du corps, c’est à dire gris, la gorge, les nageoires et la poitrine sont grises, l’abdomen en bleu, la tache noire sur le dos est carrée ou ovale.

Cr. altoflavus : nageoires, gorge et poitrine jaune, ligne entre l’opercule et la nageoire pectorale, pas de barre sur la tête, 3° barre intense au milieu, formant comme une tache.
Cr. nanoluteus : se distingue par les barres plus visibles et plus intenses en leur milieu pour former une série de taches.

Cr. myrnae se distingue par une seule tache noire ronde sur le dos (septem = carré ou ovale), parfois une bande complète de la tête à la queue, un oeil bleu métallique, le premier rayon des pectorales noir et gorge et poitrine orange.

Je veux bien sur les mâles (et encore) mais sur les femelles, j'ai un peu plus de doutes car les joues sont peut-être orange, mais la gorge est très souvent bleue...
On exclut donc les espèces proches car la gorge jaune c’est le rio SIXALOA qui fait la frontière entre le Costa Rica et le Panama alors qu’une espèce proche existe au Costa Rica dans le rio SIQUIRES (TALAMACA) mais se différentie par du bleu sur la gorge. Il possède pourtant un iris bleu métallique -> qu’est-ce ?

Un troisième sous genre est crée : Panamius pour intégrer le fameux Cr. panamensis. Contrairement aux autres Cryptoheros, il a des barres interorbitaires. Il serait bon, même si la phylogénie montre une parenté proche de créer un genre spécifique.

On continue avec un nouveau genre : Amatitlania dont la principale caractéristique est la première barre sur le corps en Y interrompu sur la partie arrière et une barre sur la tête qui continue sur l’opercule.
Am. kanna : œil bleu entouré d’or et une barre des narines vers les yeux, le milieu des premières barres est très visible et la tache caudale uniquement sur la nageoire. C’est le nigro du Panama et de la frontière du Costa Rica.
Am. siquia a l’œil bleu-vert et une barre des narines vers les yeux, la tache caudale est au 2/3 sur le corps. Sa distribution va du Honduras au Costa Rica.
 Nicoya
Am. nigrofasciata : 4° barre sur le corps droite, corps un peu plus rond, vient du Guatemala et d’une partie du Honduras

Am. coatepeque : endémique au lac Coatepeque du Salvador, corps très allongé lèvre inférieure remontante et 4° barre du corps en Y.
Il reste encore à décrire le sp. Honduras de J. Rapps, qui n’est pas Am. siquia.
La forme des barres me laisse perplexe car j’ai retrouvé des vieilles photos de nigros de 1980 et les barres font un peu ce qu’elles veulent…
Les études en aquarium (et les constats dans la nature faits par J. BLANC) militent bien dans la différentiation entre les « nigros » du Sud et ceux du Guatemala. Mais la différence visible entre Am. siquia et Am. kanna est quand même légère. De plus, l’auteur parle de points dans la partie molle des nageoires anales et dorsales et c’est malheureusement réservé aux mâles (et c’est un truc qui se voit très tôt pour pouvoir acheter des couples).

Archocentrus se reconnaît par deux lignes interorbitaires et les deux taches sur l’opercule de A. centrarchus. Ce genre intègre maintenant Herotilapia multispinosa malgré ses dents tricuspides. A. spinossissimus est la troisième espèce du genre et A. immaculatus est mis en synonymie avec Cr. spilurus.

Enfin, Hypsophrys récupère le nematopus malgré le fait qu’il possède des incisives même juvénile. Ceci est dû à la mode actuelle de préférer des genres un peu disparates mais génétiquement proche plutôt que des genres monotypiques qu’on a ensuite du mal à raccrocher.
On voit bien qu’une étude phylogénique sur des caractères de poissons morts a ses limites car les œufs non adhésifs du nica n’apparaissent nulle part.
Du coup, on a des Paraneetroplus mais plus de Neetroplus !
Seule discussion : H unimaculatus (1859) est antérieur à H. nicaraguensis (1862) mais il n’a plus été utilisé après 1899. Il devrait donc ne pas réapparaître.

Reste le dernier morceau : Rocio. On note 8 barres et une ligne qui va des narines jusqu’à une tache au milieu du corps, un ocelle sur la partie supérieure du pédoncule caudal et une mâchoire inférieure qui dépasse celle du haut. Les jeunes sont assez ronds et s’allongent à l’âge adulte. Il s’agirait donc d’un genre proche des Archocentrus au sens large et de Parachromis.
Rocio ocotal : endémique à la lagune Ocotal (Chiapas), abdomen rouge et tache noire ronde, les taches bleu/vert sur le corps sont parfois absentes mais jamais présentes sur les joues, pas de bande ni de point sur la nageoire anale, œil rouge. Là c’est un peu de tout car les photos d’Uwe Werner montrent une grosse différence de coloration entre individus (mâle / femelle ?) et une gorge pas si rouge que cela comparé à la photo dans le bouquin de Conkel (origine Belize River ???). On est donc bien sur une espèce « microscope » qui aura du mal à se reconnaître en bac.
 Ocotal
 Belize
Rocio gemmata : trouvé dans un cénote du Nord du Quintana Roo près de Leona Vicario (45 km sud est de Cancun), tache noire plus carrée, taches bleues sur le corps plus grosses que les écailles et pas bien alignées mais sur 6 rangées. Le plus petit des Rocio.
Rocio octofasciata : taches bleues plus petites que les écailles et bien alignées par série de 15.

Là encore, cette dernière espèce devrait être scindée en plusieurs variétés car les observations sur le terrain montrent de nombreuses différences.
Par exemple, mon parrain m’avait offert en 1981 un couple d’octo avec un mâle marron, une femelle blanche et un nombre de points bleus assez limité.
On avait même à l’époque une distinction entre « C. » octofasciatum à gorge noire et celui à gorge rose qui était même vendu sous le nom de « C. » biocellatum. C’est pour dire qu’il y a encore du travail…
J’ai également trouvé des octos blancs dans la nature (Xpu Ha mais aussi dans un des lacs autour de Coba) et il y a des Octo « normaux » dans les cénotes au sud de Playa del Carmen (R. gemmata n’est donc pas le Rocio des cénotes).

Bref, c’est le début de l’éclatement de l’espèce « octofasciata ».

« Amphilophus » (ou Astatheros) margaritifer


Pourquoi reparler aujourd’hui de cette espèce ? Et bien parce qu’elle est peut-être arrivée dans nos bacs.
S’il existe des espèces qui font encore parler d’elles en Amérique centrale, c’est souvent parce qu’elles n’ont pas encore été trouvées. Pour le margaritiferum, la première description a été réalisée en 1862 (par Guenther si je m'en souviens) avec comme localité type le Lac Peten et le type est enregistré au british muséum.

Une re-description a eu lieu en 1975 par Bussing & Martin sur le même poisson que celui utilisé par Guenther.
Tout le monde s'accorde aujourd'hui à dire que la localité type est une erreur et là deux écoles s'affrontent :
- ceux qui sont certains que la récolte a eu lieu au Guatemala mais dans un autre lac (le lac Yaxha qui est sur la route entre la lac Peten-Flores et la frontière du Belize), et qui ont ensuite fait des descriptions à partir de poissons guatémaltèques (il y a une liste dans fishbase) mais ils n’ont toujours rien trouvé de neuf…
- ceux qui sont persuadés que la récolte a eu lieu au Honduras (en effet, si on n’a pas encore trouvé ce poissons, c’est qu’il vient d’un pays proche du Guatemala et non encore exploré), ce qui explique pourquoi Wessel était persuadé de l'avoir trouvé dans le Year Book n°5 dans le rio Coco (frontière Honduras / Nicaragua) - mais ce n'était qu'un longimanus. Il y serait retourné ensuite pour trouver ce qu’il a appelé robertsoni et qui ressemble à celui de U. Werner.
 
On a aussi eu un "phénotype" américain du Honduras de 1946 collecté par Cerr (Rio Choluteca – côte pacifique près de Danli) dont la nageoire pectorale et le patron mélanique se rapprochent également du longimanus.

Mais ce qui a semé le plus le doute est le bouquin de Conkel avec une photo d'un poisson ne ressemblant à aucun autre (même pas à un "Amphilophus" fouisseur) et qu'il avait péché dans le lac Peten. Ce poisson pourrait être un hybride naturel (mais de quoi : melanura pour le jaune avec urophthamus pour les taches ?) mais il est super beau et ressemble assez au dessin de 1862.

Depuis 2005, La discussion est repartie avec Buchhauser car il a attrapé un poisson dans Quebrada de Barracon (Est du Honduras, dans la région de Moskitia). Il l’a comparé à un poisson trouvé par U. Werner dans le Rio Lancetilla (100 km plus à l’ouest) identifié à l’époque comme A. robertsoni. Ce nouveau poisson n’est pas un robertsoni car il possède des points bleus bien arrondis (en forme de perle), une gorge rouge, des lèvres bombées, un liseré rouge dans la dorsale, des taches brun-orangé sur l’opercule et un profil différent au niveau de la tête. Mais par rapport à la re-description de Bussing & Martin, cette espèce possède une tache sur le corps et les 3° et 4° barres ne sont pas très marquées (mais cette remarque est à pondérer par l’état du poisson). Un A. robertsoni « red cheek » a également été signalé dans le Rio Jutiapa (Honduras).


Une variété très proche a été trouvée par J. Blanc dans le Rio Santiago (toujours dans la même zone géographique)

Donc aujourd'hui encore : est-ce que le margaritiferum existe, est-il du Guatemala ou du Honduras ? Est-ce que ce poisson nouvellement arrivé dans nos bacs mérite ce nom où va-t-il être décrit bientôt avec un nom inédit ? J’espère que Jacques, qui part bientôt au lac Peten à la recherche du poisson de Conkel, nous ramènera un peu plus de certitudes.

Un "vrai" robertsoni
Pour mémoire, ma première idée sur ce poisson était une variété locale de As. macracanthus qui est très présent dans le Chiapas (donc pas très loin du Guatemala) et qui correspond bien à l'idée de "porteur de perle". Maintenant, on a parfois des surprises en traduisant les noms des poissons et en comparant avec les exemplaires vivants…
Tant qu’on est au Honduras et aux poissons « porteurs de perle », on peut encore citer une forme de " Amphilophus alfari" couvert de petites taches argentées péchée dans le rio Wampu (affluent du rio Patuca, dans la région de Moskitia également)

SYSTEMATIQUE

Un document de synthèse a été proposé par Michi Tobler en 2007 sur l’Amérique centrale (FCA reader)
Cet article essaie de faire un point en s’appuyant énormément sur l’étude de Concheiro et al. (2007), avant la parution de Juan J. Schmitter-Soto (2007) sur la phylogénie de ces espèces. Les travaux de Kullander (2003) regroupent les espèces en groupes non monophylétiques en raison de ressemblances qui compliquent l’étude phylogénique. Les études ADN de 71 espèces (sur 96) ont été menées depuis 1998 et ont montré des écarts avec les représentations courantes. Les études du fameux cytochrome b apportent autant de question que les études purement morphologiques et nous ne sommes pas en mesure de proposer une phylogénie de ces espèces.
Le premier fourre-tout comprend justement Amphilophus et Archocentrus (au sens Kullander) qui sont visiblement polyphylétiques.
Le genre Astatheros semble lui monophylétique avec le macracanthus et les groupes longimanus et alfari. Il reste encore à trouver le fameux margaritifer pour savoir s’il appartient à ce genre (idée de l’auteur : proche du robertsoni).
Seul hic : « C. » calobrense ne fait pas partie de ce groupe et serait même plus proche du Petenia et de l’urophthalmus selon Concheiro et al. (2007).
Après avoir retiré ces espèces, Amphilophus semble un peu plus monophylétique mais avec beaucoup moins d’espèces, même si on note des spéciations sympatriques (c’est à dire en présence de plusieurs espèces) dans les lacs de cratère ce qui pourrait amener à décrire un nombre incalculable de nouvelles espèces. Le trima et le lyonsi feraient partie de ce genre.
Pour Archocentrus et Cryptoheros, l’étude récente non prise en compte propose des solutions non vues dans ce document qui lui propose de regrouper nigrofasciatus et myrnae d’un côté, de laisser Cryptoheros au seul spilurus et de créer un groupe Parachromis avec sajica, et un groupe très proche avec nanoluteus et septemfasciatus. Il note une nouvelle espèce à décrire (sp Honduras red point) et potentiellement une autre proche du panamensis au Panama. A. cutteri est réhabilité, l’octo mérite un genre et Herotilapia est à ré-étudier (ouf, on ne tombe pas très loin…).
Pour Parachromis, ce genre devient polyphylétique si on lui adjoint le sajica... Une nouvelle espèce est à décrire au Honduras.
Petenia et C. urophthalmus semblent bien proches (soit deux genres très voisins, soit un seul, même si la gueule de Petenia est bien spécifique) et il faudrait faire un tri dans tous les uro décrits.
Pas de problème pour les 3 Nandopsis insulaires.
Hypsophrys et Neetroplus semblent proches.
Herichthys (espèces de la côte atlantique, du Texas au Rio Panuco) semble être bien défini depuis 1996 (dents bicuspides…) et à part de nouvelles espèces à décrire (white labridens, sp. pantepec…) il n’y a rien à dire.
L’autre morceau de choix vient de la différentiation faite dans quelques pays entre Vieja (maculicauda, synspilus et melanura) et Paratheraps qui s’articule autour du breidhori. Un dernier groupe non décrit comprendrait le regani et l’argentea.
Un problème existe également entre Vieja et Paraneetroplus qui pourraient se rapprocher (peut-être juste en terme de phylogénie ?).
De même, la description du genre Chuco est un peu vague et ce n’est que grâce au travail de Kullander en 2003 que ce genre est ressorti comme réel.
On note toujours le groupe pearsei/bocourti, un groupe heterospilum/ufermani.
Le wesseli sortirait des Theraps et se rapprocherait de « C. » istlanum.
Pour les Tomocichla, il y aurait deux groupe : les vrais avec tuba et asfraci et un autre avec sieboldi et tuyrensis (le sieboldi serait même scindé en deux espèces : celle du sud et « C. » punctatum au Nord)
Pas de problème pour les Thorichthys (à part le sp. Coatzacoalcos à décrire). Le salvini aurait un genre à lui tout seul (proche des Thorichthys d’un point de vue évolution)
Il ne resterait donc plus que « C. » beani qui pourrait être proche de « C. » istlanum et un genre monotypique pour le grammodes. On voit encore à part le geddesi qui n’est pas connu vivant (l’exemplaire de Jean-Claude n’est pas reconnu).
Bref, comme d’habitude, autant de question sinon plus après la lecture de ce document.

 

SYSTEMATIQUE - SUITE

En complément, quelques autres descriptions qui sont parues depuis 1 an. Ca s’excite dur en Amérique du Sud, vivement le bouquin de l’AFC…
Quelques commentaires viennent de Florent – vivement qu’il se décide à écrire des petits mémos pour nous (et pour se faire la main pour le bouquin). Pour les photos, je n'ai rien à vous proposer si ce n'est d'aller sur cichlidsforum dans la rubrique "systématique" et dans les items correspondants.

Historical biogeography of South American freshwater fishes - Nicolas Hubert and Jean-François Renno 2006
Cette publication essaie de s’inspirer de la géographie pour déterminer des groupes de population. L’initiative est intéressante, même s’il manque le dernier morceau : mettre les espèces dans les groupes formés et s’assurer qu’il n’y a pas de hic (ce qui est toujours possible, surtout avec les introductions à des fins alimentaires ou de loisir). Les groupes sont : la cote pacifique, le Nord de la Colombie et un bout du Venezuela (Maracaibo), Orénoque, embouchure de l’Amazone, le haut Amazone (ex Rio Madre de dios), Rio Xingu/Tocantins, Parnaiba (pointe est du Brésil), Côte sud du Brésil, Paraguay/Parana, les Guyanes et Maranhao (sud de l’embouchure de l’Amazone).

Molecular phylogeny and biogeography of the Neotropical cichlid fish tribe Cichlasomatini (Teleostei: Cichlidae: Cichlasomatinae)
Zuzana Musilová, Oldřich Říčan, Karel Janko, Jindřich Novák
Molecular Phylogenetics and Evolution doi: 10.1016/j.ympev.2007.10.011
Résumé :
Cette étude phylogénique (moléculaire) de la tribu des Cichlasomatini s’appuie sue l’analyse des séquences de 2 mitochondriales (vous vous souvenez, cet organite apporte l’énergie aux cellules et possède un ADN propre très facile à isoler) :  (16S rRNA, cytochrome b) et une dans le cytoplasme des cellules (toujours pas le vrai ADN mais l’ARN, aussi facile à étudier) (1ère rencontre du ribosome S7 dans l’ARN).
Cette étude montre qu’à part Aequidens, la tribu est  monophylétique mais le prouver avec les caractères méristiques classiques semble bien difficile.
Aequidens sensu Kullander, 1989 est polyphylétique, incluant Cichlasoma (CA clade);
Krobia n’est pas un genre voisin de Bujurquina et il inclut les Aequidens guyanais (A. potaroensis et certainement A. poloemeuensis (KA clade)).
Bujurquina et Tahuantinsuyoa sont très proches et reliés au genre non décrit contenant « Aequidens » pulcher –  « Aequidens » rivulatus (BTA clade); Acaronia semble très proche de ce groupe.
Nannacara (plus Ivanacara) et Cleithracara sont également très proches (NIC clade). Laetacara est très proche de ce groupe.
Cette étude parle également d’un début de différentiation des Cichlasomatini il y a 44 millions d’années

Two new species of the genus Crenicichla Heckel, 1840 from the upper rio Uruguay drainage (Perciformes: Cichlidae) Carlos A. S. de Lucena publié dans Neotropical Ichthyology volume 5 n°4 ppg 449-456
Deux nouvelles espèces de Crenicichla du bassin supérieur du rio Uruguay : Crenicichla hadrostigma (déjà été importé sous le nom de Crenicichla sp. ocellot et avec un comportement proche des Teleocichla – un ocelle derrière la tête, pas de tache ni de bande latérale et 9 à 16 barres verticales) et C. empheres (6 à 8 taches alongées juste sous la ligne médiane du corps et les mâles présentant des points sur le corps). Toutes deux sont incluses dans le groupe de C. missioneira avec C. missioneira, C. minuano, C. tendybaguassu, C. igara, et C. jurubi, (toutes issues du bassin supérieur et intermédiaire du rio Uruguay).

Crenicichla yaha sp. n. (Perciformes: Labroidei: Cichlidae), a new species from the rio Iguazu and arroyo Urugua-I basins, northeastern Argentina.
Crenicichla yaha vient du Rio Iguazu et du bassin arroyo Urugua-I dans la province de Misiones en Argentine. Crenicichla yaha se distingue par : (1) bord arrière du pré-opercule resserré (2) 48-51 écailles en rangée E1 (3) isognathous lèvres ou lèvre supérieure proéminente (4) une ligne au dessus des yeux (5) 5 ou 6 taches sombres au dessous de la ligne latérale supérieure (6) pas de barres.

A review of the species of Crenicichla (Teleostei: Cichlidae) from the Atlantic coastal rivers of southeastern Brazil from Bahia to Rio Grande do Sul States, with descriptions of three new species
Sven O. Kullander* and Carlos A. Santos de Lucena**
Six espèces, don’t 3 nouvelles, ont été trouvés dans les rivières de la côte sud est du Brésil entre Bahia et Rio Grande do Sul :
C. mucuryna (haut rio Mucuri, Minas Gerais),
C. lacustris (depuis le nord du rio Paraíba do Sul jusqu’au rio Buranhem, Bahia),
C. iguapina, nouvelle espèce (rio Ribeira de Iguape),
C. tingui, nouvelle espèces (depuis le rio Itapocu jusqu’au rio Nhundiaquara),
C. maculata, nouvelle espèce (lagoa dos Quadros, rio Maquiné, Rio Grande do Sul jusqu’au rio Itapocu, Santa Catarina),
Crenicichla punctata (laguna dos Patos).
Crenicichla biocellata est un synonyme de C. lacustris; Sparus biocellatus est un synonyme de C. saxatilis. Et Crenicichla dorsocellata est aussi un synonyme de C. lacustris.

Kullander, S.O. and E.J.G. Ferreira. 2006. A review of the South American cichlid genus Cichla, with descriptions of nine new species (Teleostei: Cichlidae). Ichthyological Exploration of Freshwaters, 17: 289-398
Cichla (dont un synonyme est Acharnes) est largement distribué dans les bassins de l’Amazone, de l’Orénoque, du Tocantins, et dans les rivières de Guyane. On note également des introductions au Rio Paraná et Paraguay et dans les Rio Paraíba do Sul et Paraguaçu au Brésil.
Ce genre comprend 15 espèces reconnaissables extérieurement.
Pour six d’entre-elles, les juvéniles possèdent 3 taches noires sur le corps et une bande entre la dernière tache et celle sur la queue :
Cichla ocellaris en Guyane : Rio Maroni, Suriname, Corantijn, Demerara, et Essequibo et dans le haut Rio Branco au Brésil
Cichla orinocensis du Rio Negro et de l’Orénoque au Brésil, Colombie et Venezuela.
Cichla monoculus qui est bien présent dans l’Amazone (Colombie, Pérou et Brésil) mais aussi dans les rivières de l’Amapá au Brésil et dans le bas Oyapock (frontière Brésil / Guyane)
Cichla nigromaculata dans le haut Orénoque au Venezuela et au centre du Rio Negro au Brésil (tache dans la troisième bande et bande 1a (entre 1 et 2) et 2a (entre 2 et 3) contrairement à monoculus qui a pas 1a et 2a).
Cichla kelberi, nouvelle espèce du Rio Tocantins mais aussi introduit au Paraná et dans le Rio Paraíba do Sul et au Nordeste.
Cichla pleiozona, nouvelle espèce, est dans le Rio Madre de Dios, Beni, et Guaporé (Bolivie et Brésil) et dans le Rio Jamari au Brésil. Espèce avec une 4ème bande, comme l'espèce nouvelle présentée par Staeck dans l'An Cichlid 5 mais sans bande intermédiaire. Ce n’est pas la même espèce car morphologiquement, il y a peu de différences avec le monoculus alors que celle de Staeck était bien différente.
Cichla toucounarai est un synonyme de Cichla monoculus.
Pour les 9 autres espèces, en plus des 3 taches, on note une bande sombre depuis la tête jusqu’à la queue :
Cichla mirianae, nouvelle espèce du haut Tapajós, des Rio Juruena et Teles Pires et du haut Rio Xingu, connue sous Cichla sp. Xingu I
Cichla melaniae, nouvelle espèce du bas Rio Xingu, connue sous Cichla sp. Xingu II.
Cichla piquiti, nouvelle espèce du Rio Tocantins, introduite dans le Rio Paraná au Brésil et Paraguay, connue sous le nom de Cichla sp. Tocantins, Cichla sp. Araguaia ou Cichla cf. temensis Araguaia.
Cichla thyrorus, nouvelle espèce du Rio Trombetas au dessus de Cachoeira Porteira, connue sous le nom de Cichla sp. Trombetas.
Cichla jariina, nouvelle espèce du Rio Jari et dans la région des rapides de Santo Antonio.
Cichla pinima, nouvelle espèces des affluents sud de l’Amazone (Tapajós, Curuá-Una, Xingu), et dans le bas Rio Tocantins et Capim. Parfois trouvé dans les Rio Amapá, Araguari, et Canumã. Cichla pinima a été introduit dans le Rio Paraguaçu (sud est du Brésil), connue sous le nom C. sp. Tapajos.
Cichla vazzoleri, nouvelle espèce du Rio Uatumã et du bas Rio Trombetas.
Cichla temensis du Rio Negro et de l’Orénoque (Brésil, Colombie et Venezuela). On le trouve dans les rivières à eau noire le long du Rio Solimões-Amazonas (Tefé, Rio Puraquequara, Rio Uatumã).
Cichla intermedia vient uniquement du Rio Casiquiare et des affluents vénézuéliens de l’Orénoque.
Il est intéressant de noter que C. kelberi, pleiozona et monoculus sont différentiables seulement par des détails de la coloration et le nombre d'écailles en rangée E1...

Systematics, biogeography, and evolution of the Neotropical peacock basses Cichla (Perciformes: Cichlidae)
Stuart C. Willis, Mario S. Nunes, Carmen G. Montaña, Izeni P. Farias and Nathan R. Lovejoy

Cette étude AND des 5 espèces de Cichla et des autres espèces possibles (portant sur 454 individus) montre l’émergence de 2 grands groupes :
Clade A : C. temensis et 2 espèces non décrites du bas Amazone et du rio Xingu.
Clade B : C. orinocensis, C. monoculus, C. ocellaris. C, intermedia, et une espèce non décrite du haut rio Madeira.
La Clade B semble bien circonscrite alors que la A est encore à approfondir.
Trois cas d’introgression (croisement naturels) ont été observes dont un sur une population du Rio Negro de C. orinocensis.
La diversification des Cichla résulte à la fois de la vicariance (évolution séparée) et d’évolution sympatrique (évolution ensemble).

Geophagus parnaibae, Staeck & Schindler 2006
Cette espèce est bien connue en aquariophilie sous le nom Geophagus sp. Parnaiba, il est mentionné que trois espèces du genre Geophagus vivent au nord des higlands brésiliens (nord est), dans les drainages des Rio Parnaiba, Rio Gurupi et Rio Pindare ...
G. parnaibae est décrit comme étant endémique du Rio Parnaiba , Geophagus sp. pindare et Geophagus sp. gurupi ne sont pas mentionnés et n'ont donc pas été comparés avec des individus de la nouvelle espèce (mis à part la phrase au départ qui sous entend que ce sont trois espèces différentes ) ...
G. sp. pindare est un incubateur buccal larvophile alors que G. parnaibae est incubateur buccal ovophile biparental dont le mâle prend les oeufs en bouche et passe ensuite les larves à la femelle (observations faites sur plusieurs couples). Morphologiquement extrêmement proches elles se différencient par des détails au niveau de la coloration (Geophagus parnaibae à des taches bleues sur les joues, absentes chez G. sp. pindare), leur localité d'origine et surtout par leur comportement reproducteur.

Geophagus gottwaldi = Geophagus sp. " Sipapo"

Description du genre nouveau Australoherospour les groupe "Cichlasoma" facetum. De plus, dans le résumé les auteurs mentionnent la description future de nouvelles espèces lors suffisament de materiel sera disponible.
En plus de A. facetum, A. scitulum, A. pusillum et A. tembe (à gorge orange), les auteurs pensent qu'ils y a 7 autres espèces dans ce genre.
Description de Australoheros kaaygua Casciotta, Almiron & Gomez, 2006 Rio Iguazu (côté argentin).

Gymnogeophagus caaguazuensis sp. n. - a new species of cichlid fish (Teleostei: Perciformes: Cichlidae) from the drainage of the lower Río Paraguay in Paraguay.
Gymnogeophagus caaguazuensis vient du haut Río Tebicuary-mi de la province du Caaguazú au Paraguay (bassin bas du Rio Paraguay). Ce Gymnogeophagus fait partie du groupe meridionalis/rhabdotus

Two New Species of Guianacara from the Guiana Shield of Eastern Venezuela (Perciformes: Cichlidae)
Hernán López-Fernández, Donald C. Taphorn Baechle, Sven O. Kullander
Description de deux nouveaux Guianacara à la frontière du  Guyana et du Venezuela : Guianacara stergiosi et G. cuyunii du sous genre Guianacara qui se distinguent de G. oelemariensis (sous genre Oelemaria) par l’existence de 2 (au lieu d’un) prolongement dans la nageoire dorsale.
Guianacara stergiosi possède une tache ronde sur le corps, en dessous de la ligne latérale supérieure. Chez les autres espèces à tache, celle-ci est ovale et chevauche la ligne latérale supérieure (G. sphenozona), ou chevauche simplement (G. owroewefi). Cette tache est une évolution de la barre présente chez les Guianacara et ce même chez les jeunes sujets, alors que chez G. geayi, cette modification n’apparaît que sur les grands spécimens avec perte de la coloration noire de la dorsale alors que cette coloration reste chez G. stergiosi. Guianacara stergiosi vient du rio Caroní et du bas Rio Aro et du haut Rio Caura, au dessus des rapides du Para.
Guianacara stergiosi est l'espèce connue en aquariophile sous le nom Guianacara sp. Caroni et sous Guianacara sp. red cheek/Rio Aro (cette population à du rouge sur les joues)
Guianacara cuyunii se distingue des autres espèces par la finesse de sa barre latérale qui ne se transforme pas en tache, sauf chez les très grands spécimens, par ses pectorales qui ne rejoignent pas l’anale et par l’absence de membrane branchique grise. Guianacara cuyunii vient du haut rio Cuyuní au Venezuela et n'est pas connue en aquariophilie.

Staeck, Wolfgang & Schindler; 2007; Description of Laetacara fulvipinnis sp. n. (Teleostei: Perciformes: Cichlidae) Vertebrate Zoology; 1286: v. 57 (n. 1): pp. 63-71.
C'est bien l'espèce connue sous le nom Laetacara sp. Orangeflossen du haut Orénoque et du Rio Negro au Venezuela

Uwe Römer a décrit un nouveau genre et trois nouvelles espèces d’Apistogrammadans le "Mergus Cichlid Atlas II":
A. huascar (A. sp. "Sunrise/Sunpin")
A. pantalone (A. sp. "Lyratail")
A. rositae (A. sp. "Harlekin")
Deux espèce de Nannacara sont placées dans un nouveau genre Ivanacara : I. bimaculata et I. adoketa.